Chargeur photovoltaïque |
J'ai réalisé ce chargeur photovoltaïque en 2004, lors de la préparation de mon voyage à vélo entre le Mexique et l'Alaska. Vous trouverez ci-dessous une note technique concernant la conception de ce chargeur solaire : IntroductionEn vu de ce voyage d’environ un an et dans un souci d’un certain confort, nous désirions emporter avec nous quelques appareils électriques et électroniques. Nous avons apporté avec nous un appareil photo numérique, un caméscope numérique, un walkman, un lecteur minidisques, des frontales et enfin des diodes pour les soirées au campement. En contre partie, tout ce matériel nécessite quelques besoins en énergie. L’idée de créer sa propre source énergie est venue en janvier 2004 lors de la rencontre avec Matthieu Monceaux, en Patagonie. Ce tour-du-mondiste disposait d’un panneau solaire de 5W et d’une dynamo lui permettant de recharger une petite batterie au plomb. Cette batterie au plomb permettait à son tour de recharger et d’alimenter l’appareil photo numérique, un mini ordinateur portable, un walkman, une tondeuse, la lumière, etc. Malgré le poids de cette installation (2,5 kg env.), ce principe m'a séduit pour son aspect écologique et totalement autonome. Ce système, que j'ai adapté exactement à nos besoins, n’est bien entendu pas commercialisé et c’est aussi par pur plaisir de créer mon propre prototype de A à Z. Dans ce qui suit, j'expose ma conception et ma réalisation, mais je ne prétends en aucun cas détenir La Solution, je ne suis pas éléctronicien de formation. Mon approche est sans doute contestable, mais en tout cas, après 10 mois d’utilisation, ce système a relativement bien fonctionné et nous a donné satisfaction. PrincipeLa source énergie, le panneau solaire ou la dynamo, recharge une petite batterie au plomb. Cette batterie au plomb recharge ensuite la batterie Li-ions du caméscope et les accus (frontales et appareil photo numérique), de plus elle fournit l’énergie nécessaire au fonctionnement des diodes, du walkman et du minidisque. La batterie au plomb qui fait office de batterie tampon, est indispensable. On aurait pu utiliser une batterie tampon beaucoup plus légère au lithium, au Ni-Cd ou au Ni-Mh, mais toutes ces batteries nécessitent un cycle de charge bien spécifique, parfois complexe et incompatible avec une intensité variable et non contrôlable produite par un panneau solaire ou une dynamo. Cette batterie tampon au plomb accepte très bien les recharges à intensité variable, les surcharges et les décharges totales. Cette batterie est aussi extrêmement fiable, se trouve partout et à bon marché (batterie type scooters ou alarmes, 12 V, 1200 mA.h). Néanmoins, cette batterie est lourde : 600 g pour une batterie de ce type. Voyons les raisons de l’utilisation d’une batterie tampon au plomb en fonction des différents appareils électriques et électroniques :
Un peu de théorie à propos des accus au plombNous partirons avec une batterie de 12 V, la tension maximale de notre installation étant celle du caméscope, (8.4V). La tension nominale d’une batterie traditionnelle dite de 12 V est de 12.6 V. C’est ce qu’on doit lire sur une batterie venant d’être chargée et ensuite débranchée pendant une nuit. La tension de recharge doit être comprise entre 13.8 V et 14.4 V pour un bloc de 12 V à 25°C. La batterie est rechargée à fond lorsque la tension à ses bornes est de 14.4 V. L’intensité de charge est de 1/5 de la capacité nominale. Par exemple, pour une batterie de 12V/5A.h, le courant de charge maximal est de 1 A. Un gros dilemme se pose à nous : comment recharger cette batterie tampon au plomb? Dynamo ou panneau solaire ?J'ai minutieusement étudié la question, pesé le pour et le contre de ces deux sources de production énergie. La dynamoJ'ai tout de suite recherché des dynamos 12V à haut rendement (supérieur a 55%), montées sur roulements à billes, éliminant ainsi les dynamos de qualité moyenne à faible rendement (10% environ pour une dynamo de base). J'ai trouvé une dynamo répondant à ces critères, la dynamo Dymotec S12 distribuée par Bush & Muller. Avantages
Inconvénients
Le panneau solaireIl existe trois types de panneaux solaires : le monocristallin, le polycristallin et l’amorphe. Je me suis orienté vers un panneau amorphe, en voici les raisons :
En contre partie, ces panneaux sont pénalisés par un encombrement et un poids plus importants. Il existe également des panneaux solaires souples et légers, pouvant se rouler et se ranger facilement, mais le prix est nettement supérieur : 170 euros pour un panneau de 5 W. Avantages des panneaux solaires amorphes
Inconvénients des panneaux solaires amorphes
Bilan électrique et détermination de la capacité de la batterie au plombJ'ai mesuré à l’ampèremètre la consommation de nos différents appareils. Les résultats figurent dans le tableau ci-après :
En utilisant en même temps les diodes, le walkman, le minidisque et la recharge complète de la batterie Lithium-Ions du caméscope, notre batterie au plomb devra avoir une capacité d’au moins 1519 mA.h. Les temps d’utilisation étant approximatifs (3 heures en soirée) et ayant calculé un cas assez pessimiste, nous partirons avec une batterie 12 V de capacité 1200 mA.h. Cette batterie sera sans entretient et sera du type alarme : 600 g. Nous pouvons alors déterminer la capacité des accus Ni-Cd pour les frontales et l’appareil photo numérique, qui devra forcement être inférieure à la capacité de la batterie au plomb, c'est-à-dire inférieure à 1200 mA.h. Nous partirons donc avec des accus Ni-Cd de capacité 700 mA.h. Une journée complète devra être nécessaire à la seule recharge de ces accus : 14.5 x 700 = 1015 mA.h Détermination de la puissance du panneau solaire amorpheJe me suis basé sur la moyenne annuelle de la puissance solaire en France qui est de 3.18 kWh/m2/j. La moyenne des rendements d’un panneau solaire amorphe est de 6 %, la puissance transmise par le panneau solaire est donc de : 0.060 x 3.18 = 0.1908 kWh/m2/j. Les constructeurs donnent la puissance du panneau solaire pour une tension en charge de 17 V, d’où : 0.1908 x 1000 / 17 = 11.2 Ah/m2/j. D’après ce qui précède, nos besoins journaliers sont de 1.2 A.h (recharge complète de la batterie qu plomb), on peut donc en déduire la taille du panneau : 1.2 / 11.2 = 0.107 m2, soit un panneau de 345 x 345 mm. Ces dimensions correspondent à un panneau solaire amorphe de 5W (dimensions du panneau : 352 x 338 mm), le constructeur donnant cette puissance maximale pour un ensoleillement de 1000 W/ m2, à 25°C (le rendement d’un panneau solaire augmente lorsque la température diminue). Ce panneau solaire amorphe pèse 1.4 kg et coûte 60 euros environ. Conception du circuit électroniqueRecharge de la batterie Lithium Ions du caméscopeAvant toutes choses, je me suis sérieusement renseigné sur le caméscope (Sony DCR HC 30 E, modèle 2004) et la charge de sa batterie. Je me suis bien assuré que tout le cycle de charge, qui est relativement complexe, était bien géré PAR le caméscope (arrêt de la charge quand la batterie Li-Ions est pleine…) et non pas au niveau du chargeur secteur. Cette charge de 2 heures s’effectue lorsque la batterie est en place sur le caméscope. En quelque sorte, il ne me reste « plus » qu’à imiter et à reproduire le chargeur secteur. Ce n’a pas été une mince affaire ! Cette fonction a été la plus délicate puisque la charge des batteries au Lithium-Ions doit être réalisée selon un processus bien spécifique et très précis. Le Lithium-Ions doit être chargé avec une tension constante et un courant décroissant. La dite tension constante ne doit en aucun cas dépasser la tension de fin de charge de plus de 1%. Mais elle ne doit pas non plus se situer à une valeur inférieure de plus de 1% à ladite tension de fin de charge, sinon l’accu n’engrange qu’une quantité inférieure à sa capacité nominale. Dans notre cas, la tension théorique de charge de l’accu 7.2 V est de 8.4 V. En pratique, la tension de charge devra alors être comprise entre 8.32 V et 8.48 V, ceci impose peu de possibilité de débattement ! J'ai donc branché avec la batterie au plomb, dans l’ordre :
Afin de vérifier que la charge se
déroulait pour le
mieux, j'ai tracé deux courbes de charge
(intensité en
fonction du temps). La première
réalisée avec le
chargeur secteur vendu avec le caméscope (courbe rouge), et
la
seconde tracée avec notre propre chargeur (courbe bleue).
J'ai
vérifié que les courbes de charge
étaient les plus
confondues possible. En calculant l’intégrale de
la courbe
(aire sous la courbe), on peut facilement vérifier la
capacité de la batterie, qui est d’ailleurs un peu
plus
élevée que celle annoncée par le
constructeur (730
mA.h au lieu des 700 mA.h annoncés). J'ai placé, dans un premier temps, un régulateur de 9 V (tension d’entrée comprise entre 9+2 V et 30 V) et une diode en série, mais ce branchement ne fonctionnait pas. J'ai détecté ce problème en visualisant les courbes de charge (courbe noire, charge incomplète). Recharge des accus Ni-CdJ'ai opté pour des accus Ni-Cd plutôt que des accus Ni-Mh car ces derniers sont beaucoup trop sensibles aux surcharges. La charge normale doit se faire au courant constant au 1/10ème du courant nominal de la batterie, sous une tension de charge disponible d’au moins 1.45 V par élément (minimum pour que ça charge). Ce courant doit être maintenu entre 14 et 15 heures lorsque, au départ, la batterie est totalement déchargée. Pour réaliser cette charge, une alimentation stabilisée limitée en courant fait très bien l’affaire. J'ai donc utilisé un régulateur de courant lui-même basé sur un régulateur de tension variable du type LM317. Par définition, la valeur de la tension aux bornes de la résistance R est de 1.25 V. Nous avons des accus de capacité 0.7A.h, l’intensité constante de charge sera donc de 0.07 A. La valeur de la résistance R est donc : R = U / I = 1.25 / 0.07 = 18 Ω Alimentation du minidisque et du walkman
Schéma d’ensemble récapitulatifRemarques
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